Il y a une scénographie de l'attente:
je l'organise, je la manipule, je découpe un morceau de temps où je vais mimer la perte de l'objet aimé et provoquer tous les effets d'un petit deuil. Cela se joue donc comme une pièce de théâtre.
je l'organise, je la manipule, je découpe un morceau de temps où je vais mimer la perte de l'objet aimé et provoquer tous les effets d'un petit deuil. Cela se joue donc comme une pièce de théâtre.
La suspension du temps prend fin.
D’un geste, je romps l’époque et me
défascine durablement des dernières images qui me hantent.
Il me semble avoir donné trop de chances
restées sans retours, trop de latences et d’intérêts non réciproques,
l’inégalité à sa plus parfaite hauteur. Idées sans suites et dialogues sans
véritables histoires. L’horizon est maintenant trop lointain pour que mes pupilles
puissent s’y fixer durablement.
On l’aura sûrement volé ces mois d’hiver.
Attendre et retenir le mouvement de l’univers, faire des vœux sans parole ni syllabes n’est plus une volonté qui m’obsède. Je marcherai donc jusqu’à ce que l’on me rattrape. Il ne s’agit pas d’une fuite, ni d’un autre chemin : je n’accepterai seulement plus de me perdre sans une excellente raison. Il faut enfin que le temps s’égrène. Que les souvenirs s’estompent. Que les envies se fanent, ou persistent ; toutefois avec une once de mélancolie. Rompre le deuil de ce qui aurait pu avoir lieu.
On l’aura sûrement volé ces mois d’hiver.
Attendre et retenir le mouvement de l’univers, faire des vœux sans parole ni syllabes n’est plus une volonté qui m’obsède. Je marcherai donc jusqu’à ce que l’on me rattrape. Il ne s’agit pas d’une fuite, ni d’un autre chemin : je n’accepterai seulement plus de me perdre sans une excellente raison. Il faut enfin que le temps s’égrène. Que les souvenirs s’estompent. Que les envies se fanent, ou persistent ; toutefois avec une once de mélancolie. Rompre le deuil de ce qui aurait pu avoir lieu.
Un adieu qui ne tue pas l'espoir
Roland Barthes
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