Quelque chose à foutre

J'ai parfois très envie de toi. J'ai parfois, je te dis, très envie de toi, écrire des mots en l'air sur ton épiderme, mordre ton cou, me fondre en toi, étreintes sauvages, caresses douces, planter mes ongles dans ton dos, effleurer ta bouche de mon souffle, soupirer, aimer, ressentir, oublier m'oublier tout oublier pour tes doigts sur mes hanches sur mes cuisses sur mes seins sur mes fesses et mon ventre, marquer tes mains à ma peau, ma langue à la tienne, te garder longtemps là, juste là, là là là (où tu n'es pas).





“Ce qui est difficile pour moi, c’est d’admettre que j’en ai encore quelque chose à foutre. Parce que personne ne comprendra, personne ne m’écoutera.


J’en ai encore quelque chose à foutre de savoir s’il va bien ou non.



J’en ai encore quelque chose à foutre quand j’entends de ses nouvelles même si je prétends ne pas écouter et accélérer le pas.




J’en ai encore quelque chose à foutre de savoir s’il a peur ou pas.




J’en ai encore quelque chose à foutre de savoir s’il respire ou pas.



J’en ai quelque chose à foutre qu’il en ait quelque chose à foutre d’une autre personne et pas de moi.


Je ne sais pas comment extérioriser cette connerie que j’illusionne auprès de tout le monde et de moi-même. Parce que sinon on ne va pas me comprendre. Personne ne comprend. Moi-même je ne comprends pas pourquoi je m’acharne. Pourquoi je ne passe pas à autre chose, pourquoi je fais semblant. Je ne sais même pas comment faire.

Où aller?

Quoi penser?

Quoi dire?

 Quoi oublier?”