Transcription de la chronique de François Morel sur France INTER le 3/10/2014
J’écoute Ibrahim Maalouf Françoise,et…je pense à vous.
Vous m’avez adressé un mail, le plus étonnant que je n’ai jamais reçu depuis que j’interviens sur France Inter,je me permet de le lire :
« Bonsoir,je suis la compagne d’Hervé Gourdel, j’ai une requête à vous soumettre,je souhaiterai qu’Hervé soit présent dans votre prochaine chronique, normalement ça ne se demande pas, mais Hervé appréciait beaucoup vos chroniques,et je souhaiterai que ça soit une sensibilité qui s’exprime,ainsi qu’une hauteur de vue.Voilà ! Faites ce que vous voulez de ma demande,je vous remercie de m’avoir lue. »
Françoise, j’écoute Ibrahim Maalouf, et je pense à vous,j’imagine que votre requête est importante à vos yeux,puisque vous me l’adressez,comme après un naufrage on lance une bouteille à la mer.
Je relis vos mots, une sensibilité qui s’exprime…sûrement…mais une hauteur de vue…!?J’ai peur de ne pas en être capable,qui je serai moi ? pour parler de quelqu’un que je ne connaissais pas…et qui a rencontré l’horreur absolue en Kabylie.
J’écris des Chroniques sur France Inter, ça n’est pas rien, mais entre nous,je suis une imposture,je devrais déchiffrer l’actualité,mais l’actualité m’effraie…je devrais saisir la réalité…mais la réalité s’échappe…je devrais décrypter le Monde….mais le Monde est de plus en plus incompréhensible à mes yeux, à mes oreilles…Je n’ose pas le dire à Patrick Cohen,il m’arrive certains matins de ne plus mettre la radio,la peur d’apprendre de trop mauvaises nouvelles.
Les extrémismes qui montent, les sens de la solidarité qui disparait, la violence comme seule réponse.
Je pense à vous Françoise, j’écoute Ibrahim Maalouf,et j’ai peur de ne pas trouver les mots, je devrais peut être juste prononcer le nom de votre compagnon disparu,le répéter…juste pour qu’il soit présent,juste pour qu’il ne soit pas oublié,juste pour répondre à votre sollicitation…Hervé Gourdel ! Hervé Gourdel ! Hervé Gourdel !
Je regarde sa page Facebook, il était randonneur,j’imagine que randonner avec lui devait être plaisant,rassurant, joyeux.
Il aimait les Pink Floyd,les Led Zeppelin,
il aimait la ville de Mougelan, le Mercantour, les Alpes du Sud.
Il aimait la cordonnerie « Carlone » à Nice, et l’équipe de France de football.
Il aimait la ligue pour la protection des oiseaux.
Il aimait la photographie,le vin et les femmes.
Il aimait discuter,débattre,ne pas être d’accord.
Il aimait défendre ses convictions.
Il aimait transmettre, enfin quoi…?!
Il aimait la vie...
qui s’est arrêtée pour lui dans l’horreur,la violence absolue,les pages Internationales de tous les journaux du Monde,depuis qu’Hervé est mort,il y a eu des manifestations,des marches silencieuses mais dont certaines ont tourné à la querelle de chiffoniers,comme si rien ne servait à rien, comme si la mort d’un honnête homme ne pouvait pas au moins susciter la retenue,le respect,le silence…voilà…le silence, comme seule réponse possible un peu digne, le silence ou la musique, comme celle d’Ibrahim Maalouf qui a été honoré par L’UNESCO en tant qu’artiste oeuvrant pour le dialogue interculturelles, entre les Mondes Arabes et Occidental.Françoise ! J’écoute Ibrahim Maalouf et je pense à vous.
qui s’est arrêtée pour lui dans l’horreur,la violence absolue,les pages Internationales de tous les journaux du Monde,depuis qu’Hervé est mort,il y a eu des manifestations,des marches silencieuses mais dont certaines ont tourné à la querelle de chiffoniers,comme si rien ne servait à rien, comme si la mort d’un honnête homme ne pouvait pas au moins susciter la retenue,le respect,le silence…voilà…le silence, comme seule réponse possible un peu digne, le silence ou la musique, comme celle d’Ibrahim Maalouf qui a été honoré par L’UNESCO en tant qu’artiste oeuvrant pour le dialogue interculturelles, entre les Mondes Arabes et Occidental.Françoise ! J’écoute Ibrahim Maalouf et je pense à vous.
François MOREL
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