Voici une fleur que j'ai cueillie pour toi. Elle t'arrivera fanée, mais parfumée encore ; doux emblème de l'amour dans la vieillesse. Garde-la ; tu me la montreras dans trente ans.
Dans trente ans tu seras belle encore, dans trente ans je serai encore amoureux. Nous nous aimerons, n'est-ce pas, mon ange, comme aujourd'hui.[...]
C’est étrange, j’ai de plus en plus de mal à m’endormir quand tu n’es pas là, comme s’il manquait quelque chose. Ton corps tout chaud peut-être. Le temps change tout, il efface, brouille les pistes, détruit les histoires… Et aujourd’hui, il joue avec le mécanisme de mon âme, accélérant à sa guise l’évolution grandissante de mes sentiments envers toi. Et c’est ainsi, je ne peux rien y faire. Il n’y a pas de délai, pas de règle…[Et puis voilà, et puis tant pis.]
Référence. Victor Hugo, lettre à Léonie Biard, citée dans Diaz et alii, p. 179.
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