Interrompre la journée par une pause-café ... voilà une habitude à laquelle personne ne saurait renoncer... C'est encore plus agréable et plus pratique si l'on dispose d'un petit terrier douillé celui du LAPIN BLANC.

Nouvelles, un poèmes, un extraits de livres, créations personnelles ou Bric & Brac, petits trucs qu'on peut trouver un peu partout sur le Oueb ou entendre dans la vie de tous les jours.

Je reste à votre écoute pour vos demandes, corrections, recommandations ou commentaires .

Avec le LAPIN BLANC laissez vous bercer et voyagez le temps d'un clique à travers les délires les plus farfelus mon cerveau rêveur.

Je vous souhaite une agréable lecture.

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Je me souviens


À toi, papa,

Tu sais qu’à chaque fois que mes doigts fouillent dans la pile de vieux disques qui n’ont plus cours au 21e siècle, je repère très vite la pochette blanche aux lettres calligraphiées que tu aimais tant : « Symphonie espagnole » et « Havanaise », Saint-Saëns et Sarasate interprétés par Jascha Heifetz.

Je dépose alors fébrilement le 33 tours sur le vieux système de son et je me laisse bercer par ma mémoire qui joue à la cachette avec le temps et l’espace. J’ai rendez-vous avec toi.

L’été est très chaud, les grillons chantent, la maison est grande, les volets entrebâillés nous laissent dans une pénombre alanguie.

J’ai huit ans et, en catimini, je viens m’asseoir à califourchon sur tes genoux. Mon oreille droite se colle sur ta chemise de corps, juste à la hauteur de ton cœur qui bat. Je m’efforce d’être immobile pour ne pas perturber ta sieste, et bientôt mon cœur bat à l’unisson du tien. Les notes endiablées du violon captivent mon oreille gauche et mes narines mémorisent l’odeur de ta peau et de ta sueur.

Une légère brise s’immisce par les fenêtres entrouvertes et vient nous caresser. Du bonheur à l’état pur. Lentement tes bras se détachent des accoudoirs du gros fauteuil de cuir pour venir enlacer mon petit dos avec tendresse.

Est-ce là, dans l’immense sensation de sécurité de tes bras protecteurs, que tu me confiais que la vie serait belle, que tu serais toujours là pour moi ?

Est-ce à ce moment précis, dans notre demi-sommeil que tu me léguais tout ce que tu n’aurais pas le temps de m’apprendre ? Tu devais mourir quelques mois plus tard. Toi, tu le savais, moi, je ne me doutais de rien.

À chaque fois, le bras du tourne-disque se lève dans un déclic et les notes magnifiques prennent la fuite. À chaque fois, la petite fille de huit ans réintègre sa cinquantaine, mais savoure encore l’éternelle présence de ces instants.

Ce souvenir, papa, c’est le meilleur qui me reste de toi et c’est aussi grâce à lui que ma vie est encore belle, car tu es toujours là.

Ta petite dernière



Françoise Grandjean
de Ste-Thérèse

Flashback




Je prends un peu de place sur cette feuille blanche, quand ça ne va pas, quand je suis triste parce que cette situation ne fait que durer...J'aime me remémorer ce moment en regardant cette vidéo.
Je sais pourquoi j'ai encore tant d'énergie pour me battre, je sais que je t'aime à crever...ce bonheur promis ne pouvait nous être refusé.




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