Interrompre la journée par une pause-café ... voilà une habitude à laquelle personne ne saurait renoncer... C'est encore plus agréable et plus pratique si l'on dispose d'un petit terrier douillé celui du LAPIN BLANC.

Nouvelles, un poèmes, un extraits de livres, créations personnelles ou Bric & Brac, petits trucs qu'on peut trouver un peu partout sur le Oueb ou entendre dans la vie de tous les jours.

Je reste à votre écoute pour vos demandes, corrections, recommandations ou commentaires .

Avec le LAPIN BLANC laissez vous bercer et voyagez le temps d'un clique à travers les délires les plus farfelus mon cerveau rêveur.

Je vous souhaite une agréable lecture.

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Il est14H17 : Times were better when we were young

Sur l’autoroute

Il est 14h17.
Ils sont en pleine balade dominicale. Le ciel est bleu, elle voit le paysage défiler à toute allure. Du coin de l’œil elle l’observe, amusée. Elle devine son air agacé devant la conduite déplorable des autres, le voilà qu’il triture ses mains, signe de nervosité.

Aux antipodes il est 05h17.
Encore garé sur le parking, il croque à pleines dents dans son pain au chocolat, ses doigts dégoulinent de graisse à présent. Il s’est encore fait avoir sur la qualité de la viennoiserie. Il allume le moteur de son poids lourd, environ une centaine de kilomètres à parcourir avant d’arriver à destination et de lâcher ce foutu chargement de boîtes de conserves en tout genre. Le voilà devenu aigri après toutes ces années de livraison nocturne, rouler sous la lumière blafarde des lampadaires de l’autoroute, toutes ces heures passées dans cette cabine, à écouter les mêmes émissions radios...C’est sûr plus jamais il ne s’arrêtera à cette station service pour y acheter son petit déjeuner.

Il est 05h17
Ils sont beaux et jeunes, friqués jusqu’à la moelle des os. Ils ont 20 ans et l’ivresse de la liberté qui coule dans leur veine. L’ivresse de l’alcool également. La discothèque vient de délivrer ses dernières notes de techno, les voilà à l’extérieur le fou rire aux lèvres et les vêtements froissés puant le tabac froid. Le parking est presque désert, la jaguar du fils à papa rutile au milieu de cet espace bétonné. Il est temps de rentrer à l’appart parisien, les amis s’il vous plait n’oubliez pas de vomir avant d’embarquer. Ils sont beaux et jeunes, et c’est leur insouciance qui les tuera. 

Il est 05h17
Elle vient de poser le pied sur le territoire français. Là voici loin de son pays natal, en plein cœur de Paris dans un taxi. Elle en avait tellement rêvé de ce jour où elle verrait pour la première fois la Tour Eiffel. Le chauffeur sympathique lui parle de la ville pendant le trajet. Paris est désert à cette heure-ci, s’offre à elle à travers les vitres ruisselantes du véhicule…Et pourtant un voile de tristesse s’est posé sur son regard, ce ne sont pas les lumières de la Tour qui scintillent dans ses yeux, mais des larmes à la pensée des êtres chers qu’elle a laissé derrière elle pour un bon moment. A l’idée que plus jamais elle ne s’endormirait recroquevillée dans la chaleur de ses bras les jours de pluie.

Il est 05h17
Il en est à sa huitième cigarette de la nuit. Il roule hagard, il suit la ligne continue de l’autoroute. Il a fait plusieurs fois le tour de pâté de sa maison comme si il espérait la voir l’attendre sur le seuil de sa porte ces soirs où il l’emmenait passer la nuit chez lui. Il se rappelle leur premier baiser échangé à ce même endroit il y a deux ans de ça. Pourquoi cette décision ? Pourquoi ce soudain choix de le quitter aujourd’hui sans crier gare ? Il ne comprend pas et de toute manière il refuse d’admettre ça ! Il est 05h17 et il lui laisse encore un message sur son putain de répondeur. Tu es pathétique monsieur. Monsieur ne fait pas de bêtise ce matin. Il a stoppé net la voiture sur l’autoroute presque déserte… tic tac, tic tac…

Il est 14h18.
Le ciel est bleu, le paysage défile à toute allure. Il finit par se tourner vers elle en lui posant un regard interrogateur. Elle s’appuie sur son épaule en lui passant la main dans les cheveux. Ca signifie « je t’aime ».


POOKY


Outback : Times were better when we were young




On fera la route du désert, les vitres à moitié ouvertes, en écoutant du Jack Johnson (ou de la country si tu veux)

Puis on s’arrêtera à la pointe nord de l’Australie et je te regarderai jouer dans les vagues avec ta planche.

Ensuite on redescendra vers Alice Springs toujours accompagné de Jack Johnson.
Tu feras le plein dans ces stations qui ne diffusent que des airs de country, on fera réviser le van en même temps.

On croisera sûrement des kangourous ou des dingos.

On se succédera au volant. Je jetterai un coup d’œil de temps à autre dans le rétro pour voir ton visage endormi sur la banquette arrière, une vieille étoffe d’hippie sur tes genoux. Seuls les notes de guitare de Jack ou les cahots de la voiture viendront troubler le silence de cette nature.

Un moment un rocher se dessinera à l’horizon. L’objet de fascination des aborigènes, l’objet de notre curiosité pauvres touristes.
Paraît que lors du coucher de soleil on peut le voir se teindre de toutes les couleurs de l’arc en ciel. Enfin il paraît. 

Viendra la nuit.

On dormira à la belle étoile si le temps le permet. Même si j’ai une peur bleue des serpents.
Dans ce cas on se trouvera deux arbres centenaires et on y attachera un hamac.

On s’endormira avec la rumeur si étrange du bush australien.

Mais je n’aurai pas peur car tu seras là.

Le lendemain nous repartirons sur les routes. Cette route, cette ligne droite qui semblera n’en plus finir mais qui me fera apprécier tous ces instants hors du commun. 

Remarque que l’on peut aussi longer la côte ouest australienne. On appellera des amis. Ils monteront dans le van, y aura assez de place pour tout le monde. On allumera du Beach Boys, les Beatles. On sera là à chanter tous en chœur comme des niais. Certains voudront même passer la tête par le toit ouvrant du van pour crier leur contentement.


Nos guitares à la main, on s’installera tous autour d’un feu de camp près de la plage à jouer des airs folks, bercé par le doux bruit des vagues.

On appréciera un coucher de soleil australien. Assis sur le sable cote à cote on partagera ce moment unique, entendant au loin les rires et les cris joyeux de nos amis jouant au beach volley. 

Enfin on ralliera la civilisation.
Viendra le moment de se quitter. De retrouver chacun nos pays. Parce que tu ne deviendras qu’une bribe de ma vie. Une personne spéciale avec qui je n’aurais partagé que ce voyage au bout du monde. Une personne dont le souvenir ne se tarira jamais.


Nos vieux rêves



Le Poète : Times were better when we were young

Le poète, tributaire de la Création.

Doux bruissement du vent qui glace la rosée
Aurore intriguée

Journées ensoleillées où le ciel azur prospère
Crépuscule solitaire.

Et finalement, qui saisit au mieux le mal du Poète,
Si éloigné du monde de concert courtois et prosaïque,

Que la grande prêtresse Nature, témoin du passage des ancêtres,

S’attachant à faire glisser au chantre, sa plume lyrique.


Pooky